MARMALADE BOY - Wataru Yoshizumi
Glénat, série terminée en 8 tomes, 6.40 euros
Synopsis :Miki est une jeune fille tout ce qu’il y a de plus banal, elle vit sa vie de lycéenne tranquillement jusqu’au jour où ses parents lui annoncent qu’ils vont divorcer… Si ce n’était que ça … Miki pète carrément un cable lorsqu’elle apprend que ses parents partis en voyage ont rencontré un autre couple et sont mutuellement tombés amoureux.
Pour enfoncer un peu plus le clou, tous vivront désormais sous le même toit. Sans est trop pour Miki qui ne trouve aucun allié, même pas en la personne de Yuu, le fils des autres tordus !
Heureusement que celui-ci est tout ce qu’il y a de plus consommable, il parvient ainsi à adoucir un peu le calvaire familial dans lequel la pauvre Miki va devoir vivre.
Oui, bon, alors là, je ne sais pas quoi dire, comment je peux tant aimer lire un truc que je déteste ?
Permettez que je m’explique avant d’aller chercher les petites pilules roses.
/!\ Attention SPOILSOn va commencer par ce qui me semble évident :
Je déteste les personnages de W. Yoshimuzi ! Ils sont si niais, si pathétiques et si peu charismatiques ! C’est fou !
Cette Miki, je la vois, je la coupdeboulise tellement elle est cruche et sans cervelle. Yuu, je le coupdeboulise tellement il est enclin au cliché, le très beau gosse intelligent, sympa, mais qui entretient sa ténébritude
(lol, désolée, j’adore ce mot, les filles vous passeraient un coucou de ma part à WelcomeCharles), put1, mais il ne pipe pas un mot et dés qu’il l’ouvre, c’est pour être désagréable. Et que dire de ce terrible traumatisme dans sa petite enfance qui fait qu’il n’exprime jamais rien. J’en ai la larme à l’œil, bouhouhou, pauvre petit Yuuninou ! Heureusement qu’il est beau sinon je le coupdeboulisais. Non, en fait, même pas il est beau, alors je le coupdeboulise. Mais pas aussi fort que Miki dont je combine le coup de boule avec un quick salto arrière retourné.
Bref, vous aurez compris, je déteste le personnage de Miki …
Quant aux personnages secondaires, ils n’ont pas plus de charisme qu’une olive verte… Meiko, peut-être …
Bon passons à l’histoire. Pfff, c’est chiant, j’ai pas envie d’en parler tellement Yoshizumi ne sait pas innover. Elle reprendra les mêmes thèmes dans Mint No Bokura.
C’est l’histoire d’un gars et d’une fille dont l’histoire d’amour semble peu probable, alors que dès le départ on sait qu’ils finiront ensemble. Une trame bien banale, quoi ! Yoshizumi espère peut-être que ça passera inaperçu en greffant en fond des évènements rocambolesques : ici le mariage de la mère de Miki avec le père de Yuu et celui du père de Miki avec la mère de Yuu, oufff, et le tout qui vit sous le même toit, dans la joie et la bonne humeur … Ben voyons !
Mais que serait un shojo, sans amoureux éconduit ? Ca ne serait pas un shojo !
Dans le coin gauche, Ginta. Ginta aime Miki depuis longtemps, Miki aimait Ginta, oui mais … Ginta, en pauvre naze, a tout gâché avant même qu’il ne se passe quelque chose, c’est con !
Dans le coin droit, Arimi. Arimi aime Yuu, mais Yuu n’aime pas Arimi alors que tout le monde aime Arimi, la pauvre, ça doit faire mal (surtout quand on est pas d’synthol , kof kof). Forcément, Ginta et Arimi vont se rencontrer et voir qu’ils ont des intérêts communs, il n’en faut pas plus pour concocter un petit complot pas bien méchant. Oui mais, ça ne marche pas !
Forcément, héhéhéhé, sinon ça irait trop vite, alors l’auteure préfère faire intervenir un nouveau bogosse qui sympathise un peu trop vite avec Yuu. Et là, on se dit : « nnnnaaannn, on n’y croit pas une seconde à cette tentative de faire croire à un léger shonen ai » … Ben on a bien raison de pas y croire tellement c’est gros. Ouaip mais nous, on a une cervelle, à la différence de cruchegirl : Miki qui fonce tête baissée. Et s’ensuit le style Miki détective planquée dans les buissons, toussa toussa, jusqu’à ce qu’elle apprenne la vérité vraie, ce qui l’émeut au plus haut point, jusqu’à enfin déclarer sa flamme au beau Yuu, réveillant en lui un micro étincelle d’humanité.
Et là, j’en voit déjà qui me disent : « Argh, mais non, pas Miki et Yuu, ils sont demi-frère et sœur » Et bien siiiiii ! Ca se pelote, ça se bisouille, toujours en cachette évidemment (d'ailleurs, j'ai bien aimé la scène du placard, je l'ai trouvé spontanée et naturelle), pour que les parents ne découvrent pas leur amour presque incestueux. A noter que dans Mint No Bokura, Yoshizumi évoque encore le concept, avec un énorme sistercon, limite gênant.
Enfin, ils s’en foutent, ils vivent leur amour secret, après tout, ils ne sont pas liés par le sang … Et ben, non, c'est pas fini, ce serait trop simple, alors Yoshizumi se dit que peut-être par un substerfuge encore plus grossier, la consanguinité pourrait faire son apparition, rendant ainsi l’histoire plus tarabiscotée.
Et lààà, c’est trop p’horrible, Yuu découvre que Miki est sa soeur biologique, il décide, dans un grand élan chevaleresque, de tout prendre sur lui et de cacher (une fois de plus) la vérité à Miki et fuit sans explication.
Et làààà, c’est encore plus horrible, Miki s’abaisse plus bas que terre pour conserver Yuu, en lui sortant des répliques à gerber, oui oui, à gerber, du style
(put1, ça fait mal de l’écrire tellement je trouve ça nul) : «
Mais vu que tu ne me détestes pas, mais que tu ne m’aimes plus, et que moi, je t’aime encore, pourquoi ne pas rester ensemble ? Puisque un de nous 2 aime encore l’autre » … O_O ... PARDON ? Non mais quelle conne !
C’est pas possible !!! A ce niveau, c’est même plus de l’égoïsme, c’est de la bêtise ! NON MAIS QUELLE CONNE !
Je crois que cette réplique m’a vraiment choquée, elle est tellement remplie de soumission, de passivité, d’irrespect de soi. Enfin, je veux dire, autant qu’elle se creuse un trou de suite, elle est déjà plus bas que terre !
Donc, voilà, je vais pas raconter en détails, mais en gros Yuu part, Miki reste, ils essayent d’oublier, ils n’y arrivent pas, cela n’empêche pas Miki de changer complètement de look, elle devient enfin femme, à croire que seul une expérience douloureuse peut en être la cause.
Ils se retrouvent et s’aiment encore, alors, tant pis si leurs enfants sont débiles profonds, ça ne les empêchera pas de coucher ensemble (lol, non, on les voit pas faire ca). Ils avouent tout à leurs parents qui évidemment leur dévoilent la vraie vérité vraie qui n’est pas fausse.
On s’aperçoit (non, en fait, on le savait déjà) que ces 2 là ne pourront pas être moins débiles que leurs enfants
(c'est pas clair, là), tellement tout au long de l’histoire, ils tirent des conclusions hâtives et sans fondement.
Ah oui, pendant ce temps, Ginta et Arimi surmontent leur peine de cœur respective en tombant dans les bras l’un de l’autre, genre, on ne s’y attendait pas du tout alors que c'est toujours comme ça …
Tous les personnages de la série finissent en couple d’ailleurs !
A croire qu’une happy end ne réside que dans l’amour.
Voilà, maintenant, vous pouvez aller chercher la camisole, parce que cette série, je l’ai lu, que les tomes n’ont pas volé dans la pièce et qu’en plus j’ai enchainé les 2 derniers tomes en 1h.
Alors pourquoi j’aime W. Yoshizumi, alors que je déteste ses personnages et ses scénarios ?
Le dessin aéré et plaisant à l’œil ? Un humour distillé subtilement ? Ou peut-être encore cette histoire sans prise de tête, juste là pour nous dire : « soyez vous-même », « n’allez pas à l’encontre de vos sentiments », blablabla, une candeur et une naïveté qui fait que ces séries peuvent être lu sans réfléchir, juste pour le plaisir de tenir un manga et de suivre une histoire. Une fraîcheur et une simplicité après une journée de boulot, quand on est crevé. Tout ça qui fait que W. Yoshizumi est un auteur incontournable du shojo.
Mais attention à ne pas lasser le lecteur.
(Non, en fait, je voulais juste voir s'ils finisaient par coucher ensemble!
)
Enfin bref, pourquoi j'apprécie sans vraiment aimer? Peut-être à cause du manque de réalisme, alors que l'histoire est clairement ancrée dans notre monde. Ces situations farfelus, ces principes bizarres, ces réactions disproportionnées ... En fait, je crois que je suis trop agèe pour apprécier simplement cette série. Quitte à avoir du irréalisme ou du farfelu, autant se pencher sur une série qui l'affiche clairement et quitte à lire une histoire d'amour, autant aller du coté de shojo bien plus classique encore ou vers du
Nana ou
Mars (hum, ce n'est pas un bon exemple). Dans les oeuvres de Yoshizumi, on trouve trop d'éléments en décalage complet avec ce que l'auteur cherche à montrer. Pas besoin d'instaurer une famille recomposée de la sorte, ni des personnages aussi extrêmes ... C'est trop gros. mais bon, c'est peut-être ça qui fait la différence.
Ah oui, j’oubliais. A la fin du dernier tome, il y a des bonus intéressants !
Yoshizumi y raconte sa vision de Marmalade avant que l’éditeur ne lui « suggère » subtilement quelques modifications afin de faire rentrer le plus possible la série dans le carcan du shojo de base. Alors que l’auteur en avait une vision bien plus originale et loin de critères shojoiens purs et durs.
C’est dommage. Saleté d’éditeur !
Par contre, je n’ai pas aimé les freetalk (surtout ceux qui abordent les jeux vidéos ou la musique,c'est soulant), je les ai pratiquement tous sautés, sauf ceux concernant le mécontentement de l’auteure vis à vis de la direction que prenait la série télévisée de Marmalade – elle dit tout de même à la fin que l’amine est bien . A noter que Yoshizumi a l’air bien copine avec Ai Yazawa, auteure de
Nana et Naoko Takeuchi, auteur de
SailorMoon.
PS: Marmanlaka est une fusion des termes
Marmalade et
Mangaka PS2: Plus je relis et moins je trouve ça clair... Y_Y